[JdD] – Saison 1, épisodes 1 à 6 (vidéo)

Émilie • 11 avril 2012

Changements de pied au temps
Généralités
C’est peut-être vrai que l’on n’apprend pas dans les livres et qu’un œil extérieur est toujours la bienvenue lorsque l’on monte à cheval, d’autant plus lorsque le cavalier comme le cheval abordent des nouveautés. Je n’ai malheureusement pas un œil quotidien qui me corrige, la caméra me donne néanmoins régulièrement de précieuses indications souvent douloureuses.
Quelques écuyers éclairés ont écrit sur le sujet et ce qui est toujours étonnant c’est la place « interminable » donnée aux bases (contact, rectitude, impulsion, cadence…) et les explications succinctes des airs « compliqués ». Mais cela démontre bien l’importance de la préparation tout au long du dressage.
Le changement de pied au temps est pour Raabe, « une des plus hautes difficultés de la Haute Ecole.”, pour Oliveira ils « sont un des exercices les plus brillants… ». C’est pour moi la quête du Saint Graal.
Ma recherche à ce sujet peut se traduire en plusieurs « épisodes » :
Saison 1

Correspond à la première étape : deux changements de pied au temps demandés d’abord du galop à juste puis du galop à faux.
Saison 2

Le passage de deux à trois changements de pied au temps.
Saison 3

L’augmentation du nombre de changements de pied au temps sur la ligne droite.
Saison 4

La pratique des changements de pied au temps sur la diagonale, la courbe, le cercle, la serpentine, le huit de chiffre peut-être.
Saison 5

Le changement de cadence dans l’air des changements au temps et les transitions des temps vers les deux temps, trois temps puis deux temps et les temps à nouveau…

Rappels :
Kelso change de pied isolé mais est délicat et assez peu constant dans la régularité et la symétrie, il est généralement plus difficile droite>gauche. Il change de pied aux quatre temps et plus difficilement aux trois temps mais je ne lui demande que rarement, plus rarement que les deux temps sur la ligne droite ou le cercle où il est plus à l’aise.

SAISON 1
Episode 1

En mai 2010, lors d’une leçon avec Jean-Louis Sauvat, le cheval allant bien, il me dit qu’il semblait prêt pour aborder les temps et m’aida à le déclencher. Kelso exécuta plusieurs fois deux changements au temps, et comme toute nouveauté inquiétante cela provoqua un certain désordre dans les jours suivants, son galop finit par se détériorer en raison de sa gêne de l’épaule gauche à cette époque de l’année.
Episode 2

Je ne recommençais à les aborder que 6 mois plus tard, en décembre 2010. Je demandais occasionnellement dans le manège deux changements de pied au temps et récompensais. (cf article)
Episode 3

Janvier/février 2011 : demandes de temps en temps sans réel base de travail réfléchi. Je les demande en fin de séance, après avoir demandé trop de changements de pied avant. (cf article)
A la fin de la vidéo de l’article « discretion des aides », on peut observer deux fois deux changements de pied fluides droite>gauche>droite. Puis j’arrêtais à nouveau l’exercice quelques mois.
Episode 4

Mars 2012. Lorsque je remontais Kelso après de nombreux mois de longe et de travail au sol pour cause maternité, il me vola plusieurs changements au temps lorsque je le redressais au galop comme on peut le voir sur la vidéo de l’article « une séance 10 mars ».
Pourtant Oliveira nous avait prévenu “Les aides du redressement sont très voisines de celles du changement de pied, aussi je vous souhaite bien du plaisir si vous avez fait l’erreur d’essayer quelques changements de pied avant d’avoir obtenu le début de galop rassemblé bien droit.”
Episode 5 :

Je profitais de cette proposition généreuse de l’animal pour demander à Catherine Henriquet de nous aider lors d’une leçon à remettre l’exercice au goût du jour . (cf article)

Episode 6 :
De retours aux écuries où la carrière est en réfection, je recommence cette fois sérieusement la mise en route de cet air délicat dans le petit manège. Un peu petit pour avoir le temps de réfléchir et bien redresser, mais assez petit pour contenir psychologiquement et canaliser le petit cheval blanc.
Je ne peux le monter que le week-end mais ce peut être suffisant, le reste du temps je le travaille à la longe plutôt en extension d’encolure, cet exercice qui assouplit, muscle, rassemble et rend faciles les mouvements difficiles.

Sur trois jours de suite, je tente une progression.
Jour 1 :

Je remarque à nouveau que le changement isolé gauche>droite est difficile, je n’arrive pas à lui faire faire droite/gauche/droite, il préfère changer de pied vers la gauche, y rester une foulée puis changer au temps gauche>droite>gauche (comme le montre la vidéo). J’essaye plusieurs fois sans succès, mais sans le contrarier car il s’agit d’une incertitude posturale de ma part et lui tente de bien faire, nous devons nous accorder. Enfin nous réussissons et je descends immédiatement.

Jour 2 :
J’essaye de ne pas trop corriger et chercher l’équilibre dans le galop lui-même. Après une bonne préparation vers le bas, je multiplie alors les transitions pas/galop juste ou à faux/pas.(cf vidéo) “…le retour net et franc, sans le moindre trottinement du galop au pas est indispensable pour l’étude ultérieure des changements de pied au temps.” Raabe.
Puis contrôle de chaque foulée du galop par l’assiette et la proximité constante des aides (conseil de Saint-Phalle) sans durcissement. L’absolue rectitude de l’encolure et de la tête au milieu des épaules m’obsède mais je n’y arrive pas complètement. Je tire encore trop en voulant tout contrôler et le gène mais nous nous affinerons au fur et à mesure de l’habitude du mouvement.
Puis l’utilisation du galop à faux pour activer le jeu des postérieurs, cela lui coûte beaucoup, je le laisse trouver son équilibre. (cf vidéo)
Le fait d’avoir arrêter hier sur le mouvement souhaité à porté ses fruits.
Je lui demande à la piste au galop à juste à main gauche : gauche>droite>gauche, au pas rênes longues. De même à main droite : droite>gauche>droite, donné généreusement, pas rênes longues et fin de la séance. (cf vidéo)

Jour 3
Long échauffement vers le bas, transitions, galop à faux, deux changements isolés.
Le plus difficile est pour le cavalier : regarder au loin, s’alourdir, réfléchir, ne pas trop en faire… D’après les vidéos, il y a encore trop de jambes et de mains, trop de mouvements parasites, et je me soulève de la selle, il faudra penser à travailler sans étrier. Les bonbons pleins les poches, j’utilise notre langage codé confort-inconfort avec renforcement positif, à peine donne t-il le double changement, qu’il gagne remise au pas rênes longues et bonbon.

“Éviter surtout de demander ce travail de précision à un cheval fatigué, énervé, mouillé de sueur, ce qui obligerait à l’obtenir par la force. Il faut que l’animal reste frais pour ces leçons difficiles. Que ce soit pour lui un jeu entremêlé de repos et de récompenses.”

Faverot de Kerbrecht

J’obtiens de cette manière :

A main gauche : galop à juste (gauche), changements faux (droite) > juste (gauche), pas rênes longues, bonbon

La même à main droite : galop à juste (droite), changements faux (gauche) > juste (droite), pas rênes longues, bonbon

A main gauche : galop à faux (droite) > juste (gauche)  > faux (droite), pas rênes longues, bonbon

A main droite : galop à faux (gauche) > juste (droite)  > faux (gauche), pas rênes longues, bonbon (cf vidéo)

Kelso finit alors sa séance frais avec peu de poils mouillés.

L'association Connivence

Cette association (loi 1901 à but non lucratif) à vu le jour en 2009, créée par Emilie Haillot dans le but de promouvoir, sous la forme de stages et conférences, la complémentarité de 4 approches autour du cheval : la connaissance du cheval physique ( biomécanique, énergétique…) , la connaissance du cheval psychique (éthologie, horsemanship…) , la gestion physique et énergétique du cavalier, la technique du dressage du cheval selon les préceptes classiques.

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